Six mois
Aujourd’hui, le crocus a six mois ! Pour fêter ce petit anniversaire, voici un aperçu des diverses transformations qui ont eu lieu depuis son arrivée.
- Luluchatigré a subi une profonde mutation comportementale. Après sa couvade féline pendant ma grossesse, et après avoir été totalement ignorée pendant au moins quatre mois après l’accouchement (je crois que le Mâle lui donnait encore des croquettes), Luluchatigré le chat irascible s’est faite douce comme un agneau, taisant ses jérémiades alimentaires ou ambulatoires (entrer / sortir / entrer / sortir). C’est spectaculaire, elle mange désormais des croquettes un peu molles sans râler, elle patiente des heures sous la pluie sans crier au scandale (Luluchatigré a une chatière, mais juge plus opportun que nous lui ouvrions la porte en lui faisant une révérence). Autre mystérieuse transformation, elle a totalement déserté sa couche, et dort désormais dans le petit couffin de naissance qui est posé dans la chambre du crocus. Mais parfois, quand le crocus proteste un peu trop fort contre les horaires de sieste, elle prend la poudre d’escampette comme si elle avait été piquée par le chikungunya.
- Notre nombre de lessives a fortement augmenté. Non en raison des affaires microscopiques du crocus, mais à cause de l’explosion de lavages de t-shirts techniques du Mâle qui n’arrête plus de faire du sport, tantôt roulant à vive allure sur son destrier de carbone, tantôt courant comme un lévrier afghan lancé à pleine vitesse, pour finir par courir un marathon un dimanche à l’heure où blanchit la campagne et le premier biberon. Cela dit ce n’est pas très grave, cela m’occupe, je m’amuse à plier le linge chaque jour avec l’aide du crocus posé sur le lit qui me pique mes culottes, et je lui chante que le père Lustucru a répondu à la mère Michèle que son chat n’était pas perdu. Le crocus aime beaucoup la chanson de la mère Michèle, et aussi l’histoire du dimanche de Bouvines (le 27 juillet 1214, le roi de France Philippe Auguste, ses chevaliers et les milices communales remportent à Bouvines, près d’un pont, à 10 km au sud-est de Lille, une grande victoire sur l’empereur Othon IV de Brunswick)(je vous laisse deviner qui lui lit ça).
- J’ai longtemps laissé le jardin totalement à l’abandon, par faute de temps, frustrant mes aspirations botaniques et paysagères, et celui-ci m’a répondu en produisant des mûres en quantité astronomique. A partir du moment où j’ai repris les choses en main, c’est à dire en plantant trois plants de tomate entre deux biberons, la récolte s’est mystérieusement tarie, et je peux désormais annoncer le maigre bilan de ma saison potagère : deux tomates cerises sur un plant, des tomates vertes qui n’ont jamais rougi sur un autre plant, et aucune tomate sur le dernier plant. Ha, si, j’arbore quand même fièrement deux grosses citrouilles qui attendent leur heure de gloire pour Halloween (mais comme je n’aurai pas le temps de faire des lampions, il est possible qu’elles moisissent sur la rambarde).
- Je me suis progressivement attelée à perdre les dix kilos restant après ma grossesse en commençant par arrêter toute consommation de pain et de fromage, sauf la mozzarella que je considère comme un légume et sauf le matin où je peux manger des tartines, mais sans beurre et avec de la confiture de fraises (ça s’appelle le régime Truc). Il faut dire que je suis motivée par la circonférence des cuisses de mes amies fraichement accouchées, qui ne dépasse pas celle d’une baguette aux graines de chez Bannette. Cela s’appelle être frappée par l’injustice aléatoire au Grand Bingo de la Grossesse (dont j’ai quand même coché pas mal de cases).
- Grâce à une astuce de Balibulle, j’ai découvert une appli permettant de visualiser son dressing sur son téléphone, de créer des looks avec ses propres vêtements préalablement photographiés et détourés, et d’appréhender ainsi leur cost-per-wear et éviter par exemple les achats-doublon. Miraculeuse application. Immédiatement emballée, n’écoutant que mon courage, j’ai sorti l’intégralité de ma garde-robe (qui rappelons-le, est tout de même temporairement limitée) pour photographier chaque pièce, sous l’œil avisé du crocus qui m’a beaucoup aidée en mâchonnant un coin de drap. J’ai crée des looks « Work » et « Casual », je me suis débarrassée avec une joie ultime de ce qui n’allait finalement avec rien, sous l’œil circonspect du Mâle qui me voyait détourer frénétiquement des pantalons entre deux cacacouches et transporter des sacs de vêtements en fredonnant le bon roi Dagobert.
- Dans la même veine, j’ai également entrepris de construire un tableau excel répertoriant les vêtements du crocus par taille et par saison, et ce afin d’atterrer définitivement Chag, qui pense que j’ai adhéré à la secte de Marie Kondo. MAIS grâce à ce tableau révélateur, je me suis rendue compte que j’avais pléthore de petits gilets et peu de pantalons, ce qui m’a donné une bonne raison d’acheter des pantalons.
- Après avoir vu ma copine Julie (team baguettes aux graines) flambant neuve après être passée du blond platine au brun profond, j’ai décidé de passer du brun chocolat au blond miel d’acacia et j’ai pris rendez-vous chez Dessange munie de ma photo de Jennifer Anniston édition 2015. J’ai passé en tout plus de sept heures chez le coiffeur (c’est fou ce que j’ai pu détourer comme pulls) pour franchir les différents échelons du blond annistonien. Quant au Mâle, qui pour une fois a remarqué que j’étais allée chez le coiffeur, il a décidé lui aussi de franchir différents échelons, mais plutôt du côté d’Aristote qu’Anniston. Peu après, j’ai découvert qu’Enjoy Phoenix la blonde s’était teinte en brune, brisant ainsi tous mes rêves de devenir une blogueuse beauté – et ce malgré mon planning beauté, que je suis scrupuleusement, même si je confonds parfois le mercredi avec le jeudi ou le vendredi avec le lundi (et il n’y a même plus L’Amour est dans le pré comme repère temporel).
- Le jour où le pédiatre a enfin parlé de diversification alimentaire, j’ai immédiatement sorti mon babycook flambant neuf et j’ai lancé une production industrielle de purée de carottes. A la toute première cuillère, le crocus a fait mine d’avoir mangé de l’huile de foie de morue et décoché un genre de spasme de dégoût intégral. Le lendemain, il a fait mine de vomir bruyamment, si bien que j’ai eu la trouille et que j’ai rangé mes portions de carottes bios en m’inquiétant de son avenir alimentaire autant que des tâches orange sur son pull blanc en molleton (colonne B, ligne 12). Fort heureusement, depuis tout est rentré dans l’ordre, je continue la farandole des légumes et j’ai acheté un genre de bavoir-poncho.
- J’ai tenté 493 techniques pour endormir le crocus. Pas au début, puisqu’il dormait bien et beaucoup, et pas la nuit, puisqu’il dort bien la nuit, mais en journée, pour les siestes qui furent longtemps rares et redoutables. J’étais au bout du rouleau, mais le problème s’est finalement résolu grâce à l’organisation d’un rituel de sieste bien précis : « bonne sieste l’hippopotaaaaaaame, bonne sieste les petits poissooooooons, bonne sieste le pooooooooulpe, bonne sieste le nuage musicaaaaaaal, bonne sieste crocuuuuuuuuus » (et bonne sieste maman).
- J’ai passé des heures à choisir les petits vêtements du crocus, à surfer sur les sites de Petit Bateau, Cyrillus, Monoprix ou Zara Kids. Mais je frémis toujours un peu lorsque le Mâle a pour mission de l’habiller le matin (« le pull lapin rose c’est le gilet avec un chien dessus ? »).
- J’ai passé des heures à choisir les petits jouets du crocus, en cherchant toujours celui le plus adapté à sa petite main. C’est fou le temps qu’on peut mettre à trouver le cube d’activité idéal ou la spirale de poussette adéquate, même si globalement le crocus aime tout autant les ronds de serviette et les oreilles de Luluchatigré. Oui, Luluchatigré fait office de peluche, quand le crocus lui tire la queue elle crie quelque chose qui ressemble à la berceuse de Brahms jouée sur un banjo mal accordé.
Il y a six mois, j’accouchais dans le courage, la difficulté et un grand nombre de gros mots, d’un petit crocus tant espéré. Mais j’entamais aussi sans comprendre une période difficile de ma vie, une abyme dont j’ai remonté la paroi, le crocus sous le bras, grâce aux nombreuses échelles bienveillantes qui m’ont été lancées.
Depuis j’ai changé beaucoup de couches, secoué beaucoup de biberons, chanté beaucoup de chansons, coupé plein de mini-ongles en tirant la langue et peigné avec amour une mèche inexistante alors que je ne m’en savais pas capable. Le Mâle, véritable pilier des Nautes, toujours stable et endurant, fut et est à la hauteur de sa mission.
Et demain, après six mois passés avec le crocus sur la planète Maman, je reprends le travail.
love you so much Colombe Linotte !
J’ai senti quelques ondes drôles se dégager de mon écran, j’ai donc recherché dans ma base de blogs drôles et j’ai vu frétiller le tien ! Donc déjà six mois que crocus est né ! quelle aventure ! apparemment ça n’a pas terni ta verve ! je vais tester le truc sur les dressings, le mien est plein de choses innommables qui ne peuvent évidemment aller qu’avec d’autres choses immettables, on conviendra que c’est d’une utilité restreinte ! Menfin je suis ravie de voir que Crocus est un brave petit plein d’attention pour toi et qu’il t’est d’une aide précieuse.
Bises
il a de la chance ce petit crocus d’être arrivé dans votre jardin, au Mâle et à toi.. il doit être bien mignon..
(bonne chance pour le retour au boulot)
Quel plaisir de te lire à nouveau …et de replonger des années en arrière…comme le temps passe vite …
Bon courage pour la reprise,
Corinne
Zut, j’ai loupé le grand retour ! Heureusement que j’ai pensé à passer par ici, sinon j’aurais loupé la naissance d’une orchidée, si ça s’trouve ! Cette page jaune poussin m’a manqué. 🙂
C’est Luluchatigré qui raconte l’histoire de Bouvines, j’ai bon? :-p
Bon courage pour la reprise!
Plein de pensées douces pour toi.
Qu’il est fort ce billet et qu’il résume bien les premiers mois après bébé. Je commente si peu mais là je t’envoie de jolies ondes pour la reprise du travail qui fut pour moi un moment difficile. Fort heureusement les nounous de la crèche furent formidables et j’ai fini par laisser le didou le coeur léger pour aller retrouver mes élėves.
Mes félicitations, pour tout ce temps comble de nouvelles vivences. Desormais vous étes 3, et Luluchatigrée, et rien retournera être le même, mais si mieux. Bisous à tous.
Belle aventure que celle d’un bébé… Bon courage pour demain. Je mesure ma chance d’avoir pu rester à la maison ! Et j’espère ne pas attendre trois autres mois pour te retrouver !
Le truc, c’est d’écrire ton billet lorsque tu montes dans la voiture après le boulot : 5 minutes c’est rien pour toi, et tout pour nous !
des bises !
Waouh, il s’en est passé des choses en 6 mois ! La biographie d’Alexandre (le Russe ou le Macédonien au choix) c’est , au mieux, « Les malheurs de Sophie » à côté de celle de « Crocus & Cie » ! Méga biz pour la reprise !…et merci d’avoir pris le temps de nous raconter ces « tranches de vie »…
(Le Mâle lui a raconté la bataille de Marathon ?…c’était de circonstance)
Ça fait très plaisir de te retrouver. Bon courage pour demain.
Voilà c’est avec un franc plaisir que je retrouve les aventures de Colombe Linotte, Luluchatigré et le Mâle. Bienvenue au nouveau de la bande, 6 mois déjà, alias Crocus (c’est le nom que j’avais donné à mon premier chat ! j’avais 10 ans). Et bonne reprise !
bon courage alors ! Tu lui a parlé de Ferrand de Flandre aussi ?
Bonjour
Je vous lis souvent avec grand plaisir.
Et je reconnais beaucoup de tranches de ma vie , ayant accouché il y a 5 mois …!
Bon courage pour la reprise moi c’est fait depuis 1 mois. Dur puis on s habitue!
Et bien sur joyeux anniversaire de « papa et maman », on se comprend. Longue vie joli crocus 🙂
Quel plaisir de te lire à nouveau…et de replonger trop de nombreuses années en arrière …
Bon courage pour la reprise,
A bientôt de te lire,
Corinne
J’adore ce résumé !
Bonne reprise…
Comme j’étais enfermée dans ma bulle saisonnière d’hôtesse de chambres d’hôte (c’est ainsi que je nomme cette période où des centaines de personnes se déplacent d’un point qu’ils connaissent à un point inconnu et que certains nomment vacances. Cette même période où je reste viscéralement fixée à mon rocher entre des petits déjeuners, des départs, des draps, des salles de bain et des arrivées, rencontrer des gens pressées et des gens qui se posent, des amours de personnes et parfois d’autres un peu moins), je ne me suis pas rendu compte qu’il y avait déjà six mois que le crocus avait fait son apparition, et presque autant de silence. Juste la sensation bizarre qu’il me manquait une petite dose d’humour, de regard différent sur la vie et surtout… surtout …. de Luluchatigré. Il faut dire qu’ici, question chat, je suis gâtée, puisqu’en plus de nos cinq bébés (qui ont maintenant 2 ans) un petit Bavard s’est installé dans notre jardin et parfois aussi dans notre salon. Avec ses miaulements incessants, il s’est fait une place dans la famille, vivant à l’envers de ses congénères qu’il supporte peu, amenant dans ses bagages une petite maigrichonne qu’il tolère.
Tout cela pour te dire, que je suis bien heureuse de reprendre cette conversation avec toi, que tous ces jolis mots d’amour me font plaisir et que je te souhaite une belle reprise.
Amitié
Frédérique
ravie de te relire ! et happy 6 mois le Crocus !
Comme je comprends, j’ai vécu le même chamboulement après la naissance de ma fille ainée! Bon courage pour la reprise. La bonne nouvelle c’est que le retour à la vie active va t’ouvrir d’autres perspectives que le pliage de bodies …
Ouh lala la chute du billet … Fut intense , demain le travail …..
Un autre accouchement en soi …. Sisi …
Donc juste te dire que c’est le deuxième boulot qui commence , ….
C’est toujours aussi bon de te lire !
Bonne reprise !
C’est beau !
Nous t’attendions!!….
Bon courage pour la reprise et j’espère que la separztion avec crocus ne sera pas trop douloureuse.
Wopitin ! She’s back ! Et elle est très en forme.
Je ne sais pas les autres mais moi tu m’as manqué. Alors bien sûr, on pouvait toujours glaner quelques petites photos sur Instagram mais un billet comme celui-ci, ça faisait une paye.
Tu m’as fait rire et tu as également réveillé des souvenirs pas si lointains de mes deux princesses…
Félicitations au Mâle, un compliment comme celui que tu lui adresses, c’est rare et donc précieux.
Courage pour la reprise du travail, et welcome back to business and real world !